Les articles publiés dans les anciens numéros du journal
Pasolini au-delà du mythe
Avec plus de quatorze prix et neuf nominations, Pier Paolo Pasolini s'est affirmé dans le monde du cinéma et est reconnu comme l'une des figures centrales de l'art italien. Son œuvre engagée a marqué les critiques, ainsi que sa vie mouvementée. Nous y revenons à l'occasion de la diffusion d'Œdipe Roi à la Cinémathèque.
Mes souvenirs d'Henri Langlois
1 : Qui était HENRI LANGLOIS
On l'a appelé le " Premier citoyen du cinéma ". En réalité, comme disait Akira Kurosawa : « Il est toujours vivant au fond de moi ».
Il était né à Smyrne en Turquie le 13 novembre 1914. Il devait mourir un 13 janvier de l'année 1977 en créant avec moi "Les Premières Rencontres Internationales du Cinéma du Film de Fin d'Etudes" à Tours. Le jury prestigieux qu'il avait invité descendit d'avion à Paris pour assister à la cérémonie religieuse de ses obsèques. Il y avait là un géant de Hollywood Tay Garnett (le réalisateur de " Son Homme ", de la première version du "Facteur sonne toujours deux fois ", Richard Leacock - maître du cinéma direct américain - Sally Blumenthal (directrice du festival de New-York) où encore Mme Kawakita (productrice de Kurosawa à la Toho et directrice de la Cinémathèque de Tokyo) et bien d'autres. Avant d'exercer leur fonction de jury ces personnalités me firent toutes l'honneur de passer à la Cinémathèque pour parler de leur métier lors d'une soirée mémorable.
Les interviews de Cinefil : Philippe Lecocq (Suite)
La tempête du numérique est passée par le Studio
Le numérique... vaste sujet qu'il nous a paru essentiel d'aborder au détour de deux numéros de Cinéfil. Lors du précédent numéro, nous avons fait le point avec Philippe Lecocq, directeur des cinémas Studio, sur la transition numérique d'un point de vue économique (l'équipement des 7 salles a coûté au total 700 000 euros).
Nous poursuivons ici son interview en nous intéressant aux bouleversements du numérique à plus long terme, la mort de la profession de projectionniste et les conséquences sur la diffusion et la conservation des films du patrimoine.
L'aventure Documentaire
Le passage de l'enregistrement de la réalité à la création artistique
« Destiné à saisir « la vie sur le vif », prôné ensuite pour ses vertus didactiques, voire propagandistes, puis rejeté comme ennuyeux (« docucu ») mais revendiqué comme film d'auteur (« documentaire de création »), le documentaire semble aujourd'hui faire un retour en force... ».
(« Le documentaire et ses faux-semblants » de François Niney)
Le catalogue de la Cinémathèque vous a proposé en début de saison trois films importants et représentatifs du genre que l'on peut qualifier comme « documentaire » : L'Homme d'Aran de Robert Flaherty (1934), Symphonie paysanne d'Henri Storck (1944) et La Terre tremble de Luchino Visconti (1948). C'est l'occasion de parler de son origine, de ses précurseurs et de ses grands courants.
Retour sur Une Journée particulière d'Ettore Scola
Lundi 28 novembre. La plus grande salle des Studio était pleine à craquer: la Cinémathèque projetait le film de Ettore Scola, Une Journée particulière et elle avait demandé à Jean Gili, spécialiste du cinéma italien, d'en assurer la présentation. On put alors appréhender toute la richesse artistique et les enjeux politiques de ce film antifasciste, toujours d'actualité. Tout en partageant pleinement l'analyse qui en fut faite et profitant du recul qu'offre l'écrit par rapport à des réactions orales formulées immédiatement après la projection, je souhaiterais insister sur les choix de mise en scène dans ce film.
Les interviews de Cinefil : Philippe Lecocq
Le numérique... vaste sujet qu'il nous a paru essentiel d'aborder au détour de deux numéros de Cinéfil. Un sujet de poids de par ses enjeux technologiques et économiques (ceux qui nous intéressent ici ). La révolution du numérique a déferlé sur les écrans des cinémas français il y a quelques années et est en train de s'imposer partout. Hors du numérique, point de salut ! Dans les multiplex comme dans les petits cinémas de campagne.
Au départ, l'équation n'était pas égale : gains d'argent substantiels pour les distributeurs, gains de qualité d'image pour les spectateurs, longtemps les exploitants des salles furent les perdants du système, réfractaires car l'endettement menaçait derrière cet équipement hors de prix (80 000 euros par écran). Depuis, une loi a été votée pour aider à l'équipement créant une contribution numérique des distributeurs et d'autres aides provenant de l'Etat se sont mises en place. Avec un peu de recul, nous avons décidé de faire le point avec les cinémas Studio, peu suspects d'angélisme naïf sur les bienfaits du numérique. Rencontre avec son directeur, Philippe Lecocq.
Un grand message mystique
The Tree of Life de Terrence Malick
"Où étais-tu quand je fondais la terre ?
Dis-le si tu as de l'intelligence.
Qui en a fixé les dimensions, le sais-tu ?
Qui a tendu sur elle le cordeau ?
Sur quoi ses bases sont-elles appuyées ?
Qui en a posé la pierre angulaire, alors que les étoiles du matin éclataient en chants d'allégresse et que tous les fils de Dieu
poussaient des cris de joie."
Par cette citation du Livre de Job commence cette épopée cosmique qui est en même temps un hymne à la vie, "The Tree of Life".
Avec des images sublimes nous assistons dans notre fauteuil à la création du monde, puis à la vie de quelques êtres choisis émanant de cette soupe évolutive. Ici l'univers ressemble à un vaste océan, constitué de l'eau qui le forme et de l'air au-dessus de sa surface. « L'espace-temps situé dans l'eau est l'espace-temps de la matière ; et l'espace-temps situé dans l'air est l'espace-temps de l'esprit », rappelle Jean Charon qui, en son temps, a été brûlé sur le bûcher par toute la pensée scientifique rationaliste. Comme il aurait aimé ce film !
Brève histoire du cinéma égyptien
Les opérateurs Lumière puis ceux de Pathé amenèrent très tôt le cinéma dans les pays d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique latine. C'était encore un spectacle forain et les projections (il existait de nombreuses copies des films tournés en France et en Angleterre) avaient lieu dans des lieux improvisés, mais rarement dans les théâtres. En Egypte ce fut un hammam du Caire qui accueillit la première projection en 1897, les suivantes ayant lieu dans différents cafés au Caire et à Alexandrie.
Une rivalité de bandes
La Cinémathèque a projeté le mois dernier Conte d'été réalisé par Eric Rohmer en 1996. A cette occasion elle avait invité l'historien et critique de cinéma Jean Douchet qui se livra à une analyse très fine et des plus pertinentes de ce film et de toute l'œuvre de ce cinéaste récemment disparu. Il mit l'accent tout particulièrement sur les rapports qu'entretiennent chez Rohmer le son et l'image, ces deux composantes fondamentales du récit cinématographique.
Les Interviews de Cinefil : Anaïs Carpita, scénariste inspirée
Bel hommage que celui rendu par la petite fille du réalisateur marseillais Paul Carpita à l'occasion de la projection de son film phare Le Rendez-vous des quais (1953-55). Venue présenter la séance le 7 novembre, Anaïs Carpita, elle-même jeune scénariste, s'est montrée intarissable sur l'histoire de ce film incroyable, censuré pendant 35 ans, parce qu'il témoignait des mouvements ouvriers de l'époque et du refus de la guerre en Indochine. Un film militant et engagé, financé par le Parti Communiste, qui a valu à Paul Carpita de mettre sa carrière de réalisateur entre parenthèses (quatorze films à son actif tout de même dont pas mal de courts-métrages) pour se consacrer à son autre passion : l'enseignement. On ne sort pas indemne d'une telle histoire familiale et c'est donc Anaïs, chez les Carpita, qui a repris le flambeau du cinéma en devenant scénariste. Avec comme héritage : le sens du récit, de l'Histoire et des histoires humaines.