Les articles publiés dans les anciens numéros du journal
Quelques mots sur Robert Flaherty
Lorsque l'on consulte aujourd'hui une carte du Canada et de la baie d'Hudson, l'on observe que la plus grande île des Îles Belcher, situées au sein de la baie d' Hudson, est dénommée « Flaherty Island ». Robert Flaherty semble ainsi être le seul cinéaste qui ait laissé son nom à un morceau de l'espace terrestre ! Peut-on trouver meilleur symbole pour illustrer la carrière et l'engagement de Robert Flaherty, ce cinéaste explorateur... à moins qu'il ne s'agisse d'un explorateur cinéaste ?
Mon ami Jean ROUCH
Le dernier passage en Touraine de Jean Rouch et sans doute l'une de ses dernières prestations pour parler de l'Afrique, de son œuvre, de sa vie, a eu lieu à mon initiative à la Cinémathèque de Tours Henri Langlois. Cela s'est passé environ six mois avant sa disparition en Afrique (au Niger) continent qu'il avait au cœur.
A chaque fois que j'allais saluer Langlois à la Cinémathèque Française, installée à l'époque au Palais de Chaillot, j'allais également voir Jean Rouch, son voisin, au Musée de l'Homme.
Les Interviews de Cinefil : Alexis Guérineau-Rieutord
Tournée des rêves d'Alexis Guérineau-Rieutord
Casquette vissée sur la tête et sourire collé aux lèvres, Alexis Guérineau-Rieutord, 24 ans, est un jeune homme habité par la passion du cinéma, on n'ose dire depuis qu'il est né mais presque ... Il n'a qu'une petite dizaine d'années quand il s'empare pour la première fois d'une caméra. Dès lors, il ne la lâchera plus. Aujourd'hui, réalisateur indépendant, doté d'un sens de l'invention et de la débrouille hors pair, il a déjà à son palmarès une centaine de courts métrages, deux moyens et deux longs auto produits. Porté par sa volonté suprême, le jeune tourangeau trace son chemin et ne devrait pas tarder à percer. Rencontre avec ce talent brut qui ne demande qu'à éclore aux yeux de tous.
La comédie satirique selon Boris Barnet
On a souvent énoncé la complexité de la comédie soviétique. En effet, il semble que dans ce cinéma toujours imprégné du contexte politique et économique de sa production, l'objectif ne se limite pas au rire pour le rire. Le genre comique est tout de suite apparu comme la possibilité de faire passer un message politique par le rire. Selon Trotski, le sujet de la comédie doit toujours être relatif à la vie quotidienne, aux « questions de mode de vie » selon ses mots. Or, c'est par ce lien étroit entre le comique et la réalité que la satire peut naître.
Regard sur les origines du cinéma fantastique
Avertissement :
Cette étude est suivie d'une tentative de filmographie par genre (recensement des films avec fantômes, diables, vampires, loups garous, univers merveilleux, etc...) qui, toutefois, s'arrête au début des années 1970. En effet, à partir de cette décennie, les productions de films fantastiques ont migré de la série B à la série A sous la pression commerciale de la nouvelle clientèle visée par les studios hollywoodiens (et leurs satellites) à savoir les adolescents, et elles nécessitent donc une approche différente.
Repères pour une histoire du cinéma parlant
Le son a été recherché très tôt. En France, par exemple dès 1904, Eugène Lauste couplait image et bande son pour apporter dialogue et musique.
Boris BARNET l’humaniste
En 1959 il écrivait : « Je ne suis pas un homme de théorie mais je prends la matière de mes films dans la vie. Bien ou mal, j'ai toujours essayé de montrer l'époque contemporaine, l'homme vrai des temps soviétiques .Mais ce n'est pas facile...» (Cité par Georges Sadoul) .
Boris Barnet s'est donné la mort en 1965, peu après que la Cinémathèque de Paris lui ait rendu hommage sans pour autant que, 40 ans après, les historiens de cinéma lui accordent enfin la place qu'il mérite. L'alcool, fléau de l'époque Brejnev, joua sans doute un rôle dans cette fin un peu prématurée.
Les Interviews de Cinefil : Alain Jacques Bonnet
L'historien romantique du cinéma
Mémoire encyclopédique des grands réalisateurs, Alain Bonnet, appartient lui-même à l'histoire de la cinémathèque Henri Langlois. Il fit partie des 1ères aventures du ciné-club du Beffroi, dans les années 70, au côté de son créateur, Lionel Tardif. S'il a perdu de vue la cinémathèque quelques années pour cause d'éloignement professionnel, point d'infidélités, puisqu'il s'y réinvestit de plus belle à la retraite, écrivant aujourd'hui un nouveau chapitre de l'association des amis de la cinémathèque avec le lancement de Cinéfil, journal que vous avez entre les mains depuis bientôt un an. Et en plus, au milieu de tout cela, il trouve le temps de présenter chaque année des soirées à la cinémathèque.
Paroles de Cinéphile 4
"New York Miami" et "Macadam Cowboy" ou l'inversion des pôles de l'espérance.
''New York Miami'' (It's happened a night) de Frank Capra (1934) et ''Macadam Cowboy'' (Midnight Cowboy) de John Schlesinger (1969) font très certainement partie du répertoire filmique de tous les cinéphiles. Nous sommes effectivement là en présence de deux très bons films, reconnus comme tels et couronnés de succès en leur temps : 5 oscars pour New York Miami (meilleur film, meilleur scénario, meilleure mise en scène, meilleure interprétation masculine (Clark Gable) mais aussi féminine (Claudette Colbert) ; 3 oscars pour Macadam Cowboy : meilleur film, meilleur mise en scène, meilleure adaptation de scénario. Parce qu'il nous est plus contemporain mais aussi grâce à la célèbre musique de John Barry, Macadam Cowboy est sans doute davantage présent dans les esprits de beaucoup, mais la présentation de New York Miami à la cinémathèque des Studios lors de la saison précédente nous a permis de nous remémorer, avec beaucoup de plaisir, ce film.
Chaplin ou le douloureux accouchement
Alors qu'une nouvelle saison s'ouvre pour la Cinémathèque de Tours il est de bon ton de s'interroger sur l'avenir du cinéma dont nous voulons être les gardiens vigilants. Nous guettons les dangers qui le menacent pour mieux les dénoncer. Le numérique, la 3D risquent à nos yeux de mettre en péril l'héritage légué par tous ces réalisateurs qui figurent au Panthéon du 7ème art.
Certes ces nouvelles techniques remettent en question les fondements même du cinéma. Demain aurons-nous encore accès à tous ces films patrimoniaux qui fondent notre culture cinématographique ? Ils risquent de ne plus pouvoir être diffusés dans les salles faute de projecteur. Les images en 3D relègueront les autres films au même purgatoire qu'ont connu les films muets avec l'apparition du parlant. Un purgatoire qui risque de se transformer bien vite en enfer. Bon nombre de films muets ont tout simplement disparu soit qu'ils aient été brûlés soit qu'ils aient été rendus à l'état de poussière faute d'entretien.