Les articles publiés dans les anciens numéros du journal
Viva il cinema rend hommage à Valerio Zurlini
Valerio Zurlini est un réalisateur dont l'oeuvre puissante et riche, mais somme toute assez brève compte tenu de sa mort précoce intervenue en 1982, n'a pas été jusqu'alors reconnue à sa juste valeur. Cette année, pour sa 4ème édition, Viva il cinema ! va lui rendre hommage par la projection de quelques uns de ses films et une conférence animée par Jean Gili, l'occasion pour nous de réparer cette injustice. Revenons sur sa filmographie.
Marcello Mastroianni : jouer contre son image
Marcello Mastroianni nous a quittés il y a vingt ans. Mais sa présence reste toujours actuelle. Ainsi son visage derrière des lunettes noires faisait-il l'affiche du festival de Cannes en 2014. Il garde l'image du Latin lover que lui conféra son rôle dans La Dolce Vita de Fellini en 1960 et l'on peut penser que, toute sa vie il voulut s'en défaire et que, plus il faisait d'efforts, plus cela renforçait cette image dont il ne voulait pas. Un jour qu'il était en tournage pour Casanova 70 de Mario Monicelli, à Paris, harcelé par les journalistes, il leur répondit qu'il était impuissant. Il raconte avoir vu dans leurs yeux l'éclat de la confirmation qu'il était un séducteur irrésistible. Dès lors, il rendit les armes.
La Nuit de Varennes Ettore Scola 1982
La Nuit de Varennes qui constitue le 18ème film d'Ettore Scola, sorti en 1982, se situe à peu près au milieu de la carrière du réalisateur : 31 films entre 1964 et 2012. Si Ettore Scola nous avait déjà habitué à apparaître comme un réalisateur politique apte à intégrer dans ses réalisations une réflexion sur l'Histoire de son propre pays (Une Journée particulière en 1977, Nous nous sommes tant aimés en 1974), avec La Nuit de Varennes, c'est sur la Révolution française et ce qu'elle signifie qu'il se penche.
Il était une fois l'analogie...
Le cinéma entretient avec la réalité un rapport étroit qui explique l'attraction qu'il a toujours exercé sur le spectateur, pris entre la réalité de l'image projetée et l'illusion plus ou moins fantasmée que cette image produit en lui. Rien d'étonnant que les cinéastes aient toujours joué avec l'identité des êtres et des choses tels des astrologues cherchant dans les analogies une vérité à révéler. Bunuel, Tati, Chaplin, Fellini, Greenaway, Murnau, Hitchcock....La liste serait longue de ces réalisateurs qui ont eu recours aux figures d'analogie pour établir entre le réel perçu et sa représentation, un rapport logique qui tient lieu de révélation.
Abbas Kiarostami (1940 – 2016) cinéaste iranien et humaniste
Le 4 juillet 2016 disparaissait Abbas Kiarostami. Lui rendre hommage c'est dire d'abord ce que nous lui devons. Il ouvrit nos regards d'Occidentaux à des images nouvelles et des récits nouveaux. Au milieu des années 80, les films de Kiarostami sont projetés dans des festivals. Où est la maison de mon ami ? en 1987 remporte des prix à Locarno. Dans ce film, un écolier part à la recherche de son camarade à qui il doit rendre son cahier sous peine de le faire renvoyer de l'école. Ce film narratif simple, permet au spectateur de découvrir un paysage rural splendide. La route sillonne la montagne en faisant un grand Z.
L'ingénieur et l'architecte
Note publiée dans
Découvrir les films de Jean Rouch : collecte d'archives, inventaire et partage - Éditions CNC, 2010
Au-delà de l’amitié qui liait Jean Rouch et Manoel de Oliveira, il existe entre leurs œuvres respectives un certain nombre d’affinités poétiques et thématiques que je voudrais souligner ici. Oliveira, centenaire, et Rouch ont été tous deux attirés par les avant-gardes : l’un par les cercles artistiques et littéraires de Porto, l’autre par le surréalisme, fût-il à distance ou plutôt comme distance. Très vite vint le goût chez Rouch d’un ailleurs rimbaldien, et c’est la découverte de l’Afrique fantôme, pour reprendre le beau titre de Michel Leiris, dont il fut le collègue au musée de l’Homme.
Quelques aspects du festival de La Rochelle - Session 2016
Le festival de cinéma de la Rochelle (du 1 au 10 juillet 2016) fut, comme à son habitude, riche de son éclectisme. Nous avons ainsi pu avoir le plaisir de voir des comédies italiennes à l’humour souvent grinçant (rétrospective Alberto Sordi), quelques œuvres documentaires de Frederick Wiseman, quelques chefs d’œuvre déjà consacrés du cinéma classique (Ordet de Dreyer, 1955) à côté de films plus récents (Le Mystère von Bülow de Barbet Schröder,1990) ou évoquant des problématiques très contemporaines (Fuocoammare, par-delà Lampedusa) au sein de la programmation «ici et maintenant» et en présence du réalisateur Gianfranco Rosi.
Hommage à Alexandre ASTRUC
Le 19 mai dernier, disparaissait Alexandre Astruc. Les hommages furent discrets. Et pourtant l'expression qu'il forgea en 1948 est une des plus célèbres de l'histoire du cinéma : la « caméra-stylo ». Peut-être est-il bon aujourd'hui de revenir sur cette expression, son auteur, son époque. Nous sommes en 1948, Alexandre Astruc a vingt-cinq ans. Il écrit pour Combat, côtoie Sartre, se passionne pour la philosophie (il co-réalise, avec Michel Contat, en 1977 Sartre par lui-même). Mais il appartient à cette génération de spectateurs qui découvre le cinéma dans les années 30 et plus précisément en 1936 : « j'ai vu tous les films du Front Populaire en 1936 » confie-t-il dans un livre d'entretiens à Noël Simsolo.
À propos de Plein Soleil : Alain Delon et ses doubles
Lors de la discussion qui suivit la projection de Plein Soleil, de René Clément, un spectateur fit remarquer que le thème du double et de l'usurpation d'identité sur lequel est bâtie l'intrigue de cette œuvre (tirée de Monsieur Ripley, de Patricia Highsmith) se retrouve dans un autre film dans lequel Alain Delon tient le rôle principal : Diaboliquement vôtre, co-production franco-italo-allemande réalisée par Julien Duvivier et sortie sept ans plus tard, en 1967. Delon y interprète en effet un jeune soldat de retour d'Algérie, Pierre Lagrange, qui endosse à son insu la personnalité d'un autre homme après avoir été rendu amnésique dans un accident de voiture provoqué par une femme. Laquelle, effectivement bien diabolique, lui fait croire qu'il est son mari alors qu'elle a assassiné ce dernier et compte ensuite se débarrasser de ce remplaçant malgré lui pour couler des jours heureux auprès de son amant...
Le sirtaki, un coup de kèfi
Il est de ces moments de félicité – très fréquents chez Alexis Zorba – qui, en grec, se nomment kèfi (1).
C’est précisément l’un de ces moments qui généra le SIRTAKI.